L'ONDINE :
Le terme "ondine" vient d'"onde". Les ondines sont les génies marins de la Grèce antique, apparaissant dans la mer Egée sous forme d'hippocampes à visage humain. Plus habituellement, elles prennent l'apparence d''un bel humain, quoi que dépourvu d'âme. Le concept chrétien d'âme est lié à la damnation et au salut, le fait que les ondines n'ont pas d'âme les places en dehors des lois humaines.
Le beau chevalier Huldebrand était tombé amoureux d'Ondine, qu'il avait rencontrée dans un bois enchanté. Il l'avait ramenée chez lui et épousée, mais de l'eau jaillissait sous ses pieds délicats à chaque pas et les rumeurs enflèrent, affirmant qu'elle n'était pas humaine. Huldebrand se tourna vers son ancien amour, Bertalda, que les autres fées de l'eau se mirent à tourmenter.
Ondine piégea les fées dans un puits, et Huldebrand lui revint. Toutefois, pour rembourser une babiole que les fées avaient volée à Bertalda, Ondine sorti un collier de corail du Danube. En voyant cela, son époux l'accusa d'être toujours une fée, qui n'avait pas sa place parmi les humains. Malheureuse, Ondine disparut tristement sous les eaux. Huldebrand et Bertalda décidèrent de se marier. Le matin des noces, on vit le futur époux embrasser une forme brumeuse près du bord de l'eau puis tomber raide mort.
Ici comme dans bien des récits, l'union avec une fée de l'eau s'avère fatale pour l'humain. Ce fait a plusieurs significations. C'est vrai que le contact avec les fées peut être fatale ou presque pour le monde moderne, rationnel, car le monde magique n'opère pas ainsi. Cela est plus dangereux pour les hommes, plus tentés par la magie, à l'opposé de leur manière habituelle de penser et d'être.
Toutefois, les contes reflètent aussi la crainte suscitée par le christianisme face aux anciens dieux et déesses de la nature. Les ondines sont souvent prêtent à faire des concessions, mais les hommes doivent accepter la réalité du monde fluide de celles-ci, où les images se dissipent dans un prisme d'eau et rien n'est ce qu'il paraît. Ils doivent laisser les ondines leur enseigner la beauté et le mystère, sans jamais s'attendre à les "comprendre".
Paradoxalement, c'est ainsi qu'on arrive à les connaître au tréfonds de son âme.